332               . Les Spectacles de là Foire.
F OURÉ (Antoine), entrepreneur de spectacles, était le fils d'un joueur de marionnettes qui avait joui de quelque célé­brité aux foires vers 1740. Fouré fils était architecte-construc­teur et élève de Servandoni. Il ouvrit en septembre 1757, sur le boulevard du Temple, un spectacle mécanique d'architecture dans un local où avait été "établi précédemment une autre entreprise théâtrale qui n'avait pas réussi et qu'on nommait le Spectacle marin.'La tentative essayée par Fouré ne fut pas lucrative pour lui, et bientôt, à son tour, il céda son local à un autre entrepre­neur de spectacles qui fut plus heureux, à Jean-Baptiste Nicolet. Il continua cependant à se montrer aux foires et à y donner quelques représentations; c'est ainsi qu'en 1760 il faisait jouer à la foire Saint-Germain une grande pièce à machines intitulée : les Molossiens vengés par Jupiter, ou la Métamorphose de Lycaon.
(Archives des Comm., n° 3764- — Affiches et annonces, 1760, 119. — Magnin, Histoire des Marionnettes, 165.)
L'an 1759, le lundi 5 novembre, du matin, font comparus eml'hôtel et par­devant nous Nicolas Maillot, etc., chargé particulièrement par M. le lieute­nant général de police de faire obferver les règles des fpectacles qu'il permet fur les boulevarts et de faire exécuter par tous ceux qui habitent fur les bou­levarts et qui fourniffent au public quoi que ce foit les ordonnances et règle­mens de police, fleur Antoine Fouré, architecte et entrepreneur du fpectaclc qu'il donne journellement fur les boulevarts, ayant pour titre : La De/cente de Junon aux enfers et qui eil une mécanique et dont il a la permiffion expreffe de M. le lieutenant de police à cet effet : Lequel nous a déclaré que depuis trois mois ou environ il donne fon fpectacle fur le boulevart au public. Quc les mauvais tems n'ont pas permis qu'il eût affez de monde pour faire à beau­coup près fés débourfés de chaque jour et que cela l'a arriéré avec les acteurs, actrices et muficiens dont il fe fert journellement pour ledit fpectacle. Qu'il leur a dû et leur doit encore, nonobstant qu'il leur ait donné plufieurs fois de l'argent. Pourquoi il y a compte à faire entre eux. Qu'il leur a donné plus d'argent qu'à l'ordinaire, à compte fur ce qui leur étoit dû, les jours où il a le plus travaillé et où il avoit plus de monde dans" fon fpectacle que les jours de pluie et Ies mauvais tems, notamment vendredi et famedi derniers, jours que fon fpectacle a été plus garni qu'à l'ordinaire. Que le jour d'hier il a plu aux muficiens de fon orcheftre de fe refufer formellement à entrer à Porcheftre et à jouer jufqu'à fix heures du foir, quoiqu'ils duffent y étre à cinq heures, heure à laquelle le fpectacle eft annoncé par les affiches mifes dans les endroits ordinaires et accoutumés et qu'il leur eût recommandé